Jean-Noël DANEAU Le Petit Bleu du Lot & Garonne
Faits de société Vendredi 21
septembre 2001
AFFAIRE VALENERGOL
Le tribunal de
police d'Agen à mis sa décision en délibéré au .18 octobre prochain pour dire
si la société Valenergol se doit oui ou non de payer la taxe sur les produits
pétroliers que lui réclament les Douanes
Affluence inhabituelle, hier après-midi, devant le tribunal
de police d'Agen, où étaient cités à comparaître Alain juste et Alain Bédouret,
les deux cogérants de la société Valenergol, qui produit à Pont-du-Casse un
carburant à base d'huile de tournesol. La mouvance écologique du département
allant de la Confédération paysanne lancée dans la lutte contre les OGM aux
militants antinucléaires de "Stop Golfech", était venue soutenir les
deux responsables de la société poursuivis pour ne pas s'être acquittés de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP)
que lui réclame l'administration des douanes. Une taxe d'un montant de 49 255 F
pour avoir-vendu en 1997, 10 000 litres d'huile de tournesol d'une valeur de 35
000 F.
Le président Hervé Leclainche
à rappelé la procédure engagée relatée dans les divers procès verbaux établis depuis
1998 par les douanes. Et les démarches entreprises par la société pour être
exonérée de la TIPP comme celles qui produisent de l'ester, un biocarburant
issu lui aussi de l'huile de tournesol mais beaucoup plus raffiné.
Pour l'administration des
Douanes, qui avait dépêché de Paris l'un de ses inspecteurs, Mme Dominique Daas, « la- taxe est applicable à tous: les carburants
d'origine minérale et végétale dans le cadre de la législation mise en place
tant au niveau communautaire que national ».
"DANS L'ILLÉGALITÉ"
Selon elle, la-société Valenergol
se trouve dans "l'illégalité.
N'étant pas
agréée, elle peut produire
de l'huile autant qu'elle veut mais pas pour
la carburation » Quant au projet écologique que représente le diester et
que mettent en avant Alain juste et Alain Bédouret Domimique Daas a déclaré « n'avoir pas d'élément pour dire qu'il protège
la nature ».
En conclusion de son
intervention longue et argumentée, elle a demandé outre le paiement de la taxe,
une amende d'une valeur identique.
Le procureur Pierre Bernard
n'ayant pas souhaité s'exprimer, Me Gérard Boulanger du barreau de Bordeaux a
pris la parole pour la défense des deux cogêrants dont il a demandé la relaxe. Il
a «abord expliqué le choix du tournesol, " une culture non irrigable dont les graines
sur une simple pression à froid
donnent un tiers d'huile et deux tiers
de tourteaux, un aliment riche-pour
le bétail ".
Il a ensuite jugé que les
poursuites intentées étaient « injustifiées
et contraire à la recherche pour garantir l'avenir dans la lutte contre l'effet de serre
». Une recherche que les politiques
encouragent de la voix mais pas dans
les actes», a-t-il dit en fustigeant leur « double langage ».
Reste,.comme l'a dit le président
Leclainche, que, la justice se doit de trancher un problème qui est loin du
débat de société qu'engendre 1'utilisation du diester comme carburant. Et qui se résume à la seule question de savoir si, en.
droit, la société qui le produit doit ou non payer là taxe sur les produits
pétroliers.
La réponse a été mise en
délibéré-au 18 octobre prochain.